Los Cabos aurait instauré une nouvelle taxe touristique – mais qu’en est-il vraiment?
by Bruce Parkinson
Officials say tax dollars will help preserve the dramatic beauty of Los Cabos.
C’est reparti. Un autre État mexicain vient d’instaurer une taxe touristique « obligatoire », similaire à la controversée « Visitax » de l’État de Quintana Roo (où se trouvent Cancún et Playa del Carmen), qui mélange depuis des années aussi bien les voyageurs que les conseillers en voyages.
Le dernier État mexicain à chercher à tirer davantage de revenus des visiteurs est Baja California Sur, où se situe la célèbre destination touristique Los Cabos.
Mais… la question mérite d’être posée: la taxe est-elle vraiment obligatoire ? Y aura-t-il des conséquences pour les visiteurs qui ne paient pas ? Ce sont des questions légitimes… mais sans réponses claires à ce jour.
Un communiqué de presse a été publié le 4 juillet par Travelkore, une « plateforme technologique mondiale » basée à Toronto, qui gère les paiements de taxes touristiques et « veille à la conformité réglementaire ».
On peut y lire :
« Le gouvernement de l’État de Baja California Sur mettra officiellement en œuvre la taxe EMBRACE IT à l’intention des visiteurs étrangers séjournant plus de 24 heures dans l’État. Cette mesure vise à générer des fonds pour renforcer la conservation de l’environnement naturel, le développement communautaire et les infrastructures touristiques locales. Le montant établi est de 470 MXN par personne (environ 34 CAD ou 25 USD). Le paiement doit être effectué exclusivement en ligne via la plateforme Travelkore, et les voyageurs doivent présenter leur preuve de paiement aux points d’entrée et de sortie de l’État. »
C’est là que la confusion commence : l’agence Siren Communications, qui représente Los Cabos au Canada, a confirmé par courriel à TMR Canada :
« Aucun cadre réglementaire ni système opérationnel n’a été formalisé. À ce jour, toutes les opérations dans la destination restent inchangées. Il n’y a aucune modification pour les voyageurs. »
Toutefois, la taxe est en préparation depuis un certain temps. Déjà en juillet 2024, Travel Market Report signalait que Baja California Sur s’apprêtait à facturer une taxe de séjour obligatoire de 25 USD aux voyageurs internationaux.
Introduite dès 2022 sous le nom de Fonds EmbraceIt pour une Basse-Californie du Sud durable, cette redevance était alors présentée comme une contribution volontaire, que les visiteurs étaient « encouragés » à payer. Toute personne de plus de 12 ans se rendant dans l’État pour affaires, soins médicaux, études ou loisirs pendant plus de 24 heures était invitée à y contribuer. Dans les faits, peu l’ont fait, selon les témoignages.
Citant un article d’Open Jaw, Travel Market Report indiquait que le caractère volontaire de la taxe était en train d’évoluer, avec une application stricte annoncée pour octobre 2024. L’article affirmait également que le non-paiement pourrait entraîner une amende pouvant atteindre 1 200 $ USD.
Un an plus tard, aucune mesure d’application stricte n’a été observée, et aucune preuve d’amendes n’a été rapportée.
Open Jaw est le même média qui affirmait la semaine dernière que la taxe de Baja California Sur était obligatoire et que “la preuve de paiement serait exigée aux différents points d’entrée et de sortie de l’État”. Une conclusion qui semble, au mieux, prématurée.
Depuis l’instauration de la VISITAX dans l’État de Quintana Roo (où se trouvent Cancún, Playa del Carmen et Tulum) le 1er avril 2021, la confusion règne, alimentée par des déclarations contradictoires.
Cette situation a donné lieu à l’apparition de nombreux sites frauduleux, prétendant encaisser la taxe — certains surfacturant les voyageurs peu méfiants (dans le cas de Quintana Roo, le montant réel est de 271 MXN par personne, soit environ 20 CAD ou 15 USD) —, d’autres allant jusqu’à voler les données bancaires.
De nombreux voyageurs réguliers à l’aéroport de Cancún (CUN) affirment n’avoir jamais payé la VISITAX, sans avoir subi la moindre conséquence, malgré les menaces relayées par certaines sources officielles.
En revanche, par précaution, bon nombre de conseillers en voyages recommandent désormais à leurs clients de régler la taxe via le site de Travelkore, pour éviter tout problème.
Une histoire à suivre, c’est le moins qu’on puisse dire.

