Bureau de la concurrence : de gros changements réclamés dans l’industrie aérienne
by Catherine Maisonneuve
Le Bureau de la concurrence a publié le 19 juin une série de recommandations visant à améliorer la compétitivité dans l’industrie du transport aérien. Parmi celles-ci : autoriser les transporteurs étrangers à offrir des vols intérieurs au Canada, dans le but de faire baisser le prix des billets d’avion, actuellement plus élevés que dans de nombreux autres pays.
Un marché trop concentré
Pour stimuler la concurrence, le Bureau suggère:
- De revoir le modèle de financement des aéroports ;
- D’ouvrir davantage l’industrie aux investisseurs étrangers.
Actuellement, Air Canada et WestJet contrôlent entre 46 % et 78 % du trafic intérieur, rendant difficile l’arrivée de nouveaux joueurs. Résultat : les prix sont élevés pour les consommateurs. L’étude note que l’arrivée d’un nouveau transporteur sur une route entraîne en moyenne une baisse de 9 % des tarifs.
Mieux informer les passagers
Le Bureau souligne également un manque de transparence :
« Peu de données sur le rendement des compagnies aériennes sont disponibles au Canada. Il est donc plus difficile pour les passagers de savoir à quoi s’attendre et de faire des choix éclairés », peut-on lire dans le rapport.
Il recommande donc de rendre publiques des données comme :
- Les retards de vols,
- Les tarifs,
- Les itinéraires,
- Les incidents de bagages perdus ou endommagés,
- Les cas de surréservation.
En revanche, l’organisme écarte l’idée d’uniformiser les structures tarifaires, les jugeant trop complexes et potentiellement contre-productives.
Ouvrir les portes aux compagnies étrangères
Le Bureau de la concurrence propose également d’assouplir les règles de propriété étrangère :
- Actuellement, un investisseur étranger ne peut posséder que 25 % d’une compagnie aérienne canadienne ;
- L’organisme recommande de faire passer cette limite à 49 %, comme c’est le cas dans d’autres pays.
Le cas de YUL
Le rapport critique aussi une clause d’exclusivité inscrite dans le bail de l’Aéroport international Montréal-Trudeau avec le gouvernement fédéral, en vigueur jusqu’en 2072. Cette clause empêche les aéroports secondaires de proposer des vols internationaux concurrents, ce qui limite leurs effets sur le marché.
« Ces restrictions empêchent les aéroports secondaires de lancer des services concurrentiels et limitent leur impact sur le marché », précise l’étude.
Les recommandations du Bureau de la concurrence, en résumé:
- Faire de la concurrence une priorité lors de l’examen des fusions ou collaborations entre compagnies aériennes.
- Réduire les obstacles freinant le développement des petits aéroports.
- Améliorer la publication des données liées à l’industrie aérienne.
- Revoir le modèle de supervision et de financement des aéroports.
- Collaborer à l’international pour lever les restrictions à la concurrence étrangère.
- Coordonner les initiatives aériennes dans les régions nordiques et éloignées.
Pour lire le rapport en entier: https://www.canada.ca/fr/bureau-concurrence/nouvelles/2025/06/le-bureau-de-la-concurrence-formule-des-recommandations-pour-ameliorer-la-concurrence-dans-lindustrie-du-transport-aerien-au-canada.html

