Ottawa prévoit conclure d’ici décembre l’enquête sur le travail non rémunéré des agents de bord
by Bruce Parkinson
Flight attendants are set to protest on Parliament Hill September 16.
Le gouvernement fédéral affirme qu’il espère conclure d’ici début décembre une enquête sur les allégations de travail non rémunéré dans le secteur aérien au Canada.
Cette annonce survient alors que des agents de bord de tout le pays, représentés par le SCFP, se rendront demain, le 16 septembre, sur la Colline du Parlement pour ajouter leur voix à l’appel demandant à Ottawa d’agir pour mettre fin au travail non rémunéré.
« Le travail non rémunéré est un problème systémique qui nécessite une solution systémique », a déclaré Wesley Lesosky, président de la Division du transport aérien du SCFP, qui représente 20 000 agents de bord dans 11 compagnies aériennes canadiennes.
« Les agents de bord ne devraient pas avoir à négocier – ni à faire la grève – pour un droit dont jouissent déjà tous les autres Canadiens : être payés pour leur temps de travail. Le gouvernement fédéral doit agir sans délai pour mettre fin à cette pratique abusive dans notre industrie. »
La ministre de l’Emploi, Patty Hajdu, a annoncé le mois dernier que son ministère lancerait une enquête sur les allégations de travail non rémunéré dans le secteur aérien. Cette décision a été prise à la suite d’une grève de près de quatre jours des agents de bord d’Air Canada qui a cloué au sol des centaines de vols. Hajdu a qualifié ces allégations de « profondément troublantes ».
Les syndicats d’agents de bord affirment que leurs membres travaillent en moyenne 35 heures par mois gratuitement, accomplissant des tâches liées à la sécurité, notamment les vérifications de sécurité avant le vol, la gestion des urgences à bord, l’aide aux passagers ayant des besoins particuliers, l’embarquement, le débarquement et la gestion des retards.
Les agents de bord d’Air Canada ont massivement rejeté une entente de principe.
La rémunération des agents de bord dans les compagnies aériennes nord-américaines commence généralement lorsque les portes sont fermées avant le décollage et se termine à l’atterrissage.
Hajdu a indiqué à La Presse canadienne qu’une nouvelle législation est possible, mais qu’Ottawa veut être « très prudent » dans ses prochaines démarches afin de garantir le respect du droit des syndicats et des employeurs de négocier les conditions de travail.
Elle précise que la question clé qu’elle se pose est de savoir s’il existe une faille permettant aux employeurs d’éviter leurs obligations de rémunérer équitablement les agents de bord pour leur travail.
Emploi et Développement social Canada organisera des tables rondes avec les parties prenantes de l’industrie ce mois-ci et le mois prochain, et a fixé au 17 octobre la date limite pour recevoir les commentaires.
Le syndicat représentant les agents de bord d’Air Canada a massivement rejeté l’accord de principe, renvoyant les parties en médiation.

