Transat riposte après la demande de Péladeau de suspendre l’accord sur leur dette
by Bruce Parkinson
Six ans après avoir proposé d’acheter Transat A.T., le célèbre homme d’affaires québécois Pierre Karl Péladeau demande aux tribunaux de suspendre l’accord qui a récemment permis à l’entreprise de voyages de restructurer sa lourde dette.
Péladeau est l’un des actionnaires du voyagiste, il avait aussi tenté sans succès de l’acquérir il y a six ans. Il accuse la société de ne pas avoir communiqué officiellement avec ses actionnaires afin qu’ils puissent être informés de l’accord, « en violation de leurs droits et des obligations de la société ».
Si l’accord va de l’avant, affirme Péladeau, il y aura un « transfert de contrôle » de Transat « au gouvernement fédéral », qui est déjà son principal créancier.
« Il est injuste et injustifié que la société dilue la participation de ses actionnaires sans leur approbation dans le cadre d’une opération de restructuration qui, au final, ne garantit pas la pérennité de l’entreprise », soutient Péladeau dans un communiqué.
Selon l’accord annoncé plus tôt ce mois-ci, la dette de Transat envers la Corporation de financement d’urgence d’entreprises du Canada (CFUEC) a été réduite de 772 millions de dollars à 334 millions. Ottawa avait prêté cet argent à Transat pendant la pandémie pour assurer sa survie.
Par l’intermédiaire de sa société La Financière Outremont, Péladeau détient environ 3,8 millions d’actions, soit environ 9,5 % des actions de la société montréalaise. Cela fait de lui le troisième plus important actionnaire de Transat.
En réponse à la demande d’injonction de Péladeau, Transat a publié une déclaration soulignant les avantages de l’accord et niant que le gouvernement fédéral exercerait un quelconque contrôle sur l’entreprise.
« À aucun moment, l’exercice des bons de souscription ou la conversion des actions privilégiées ne fera en sorte que la CFUEC détiendra plus de 19,9 % des actions ordinaires, et par conséquent, la CFUEC n’exercera aucun contrôle sur la société », indique le communiqué.
Transat ajoute : « Depuis l’annonce de l’accord de principe, le prix de l’action de la société est passé de 1,64 $ à la clôture des marchés le 4 juin 2025 à 2,83 $ à la clôture du 27 juin 2025, soit une augmentation de 72 %. » Transat affirme que les allégations de la Financière Outremont sont sans fondement et qu’elle « entend les contester vigoureusement et demander le rejet de la demande d’injonction ». Transat précise que cette demande n’a aucun impact sur ses opérations.

