Selon l’ACTA : “l’impact des tarifs américains sur l’industrie du voyage au Canada sera pire que la pandémie”
by Daniel McCarthy
The Travel Market 2025 conference in Orlando.
“L’impact potentiel des tarifs douaniers américains sur l’industrie canadienne du voyage pourrait être plus important que celui de la pandémie, l’une des pires périodes de l’histoire pour le secteur canadien du voyage.”
C’est ce qu’a affirmé Wendy Paradis, présidente de l’Association des agences de voyages du Canada (ACTA), lors de la conférence Travel Market qui se tient cette semaine à Orlando.
Après des mois de rebondissements, le président américain Donald Trump a signé mardi l’ordonnance officielle doublant les tarifs douaniers sur les importations d’acier et d’aluminium, les portant à 50 %. Cette décision touchera particulièrement le Canada, principal exportateur d’acier vers les États-Unis en volume.
Le Premier ministre canadien Mark Carney a déclaré que son bureau était engagé dans des négociations visant à faire lever les tarifs. Le pays prévoirait également des mesures de rétorsion, mais un grand niveau d’incertitude demeure quant à la durée et à l’ampleur de l’impact.
Paradis a déclaré sur scène que les tarifs et les risques liés à une guerre commerciale prolongée constituaient « malheureusement le principal problème pour les agences de voyages et conseillers en voyages canadiens ».
« Ce qu’il est très important que tout le monde comprenne, c’est que si les tarifs actuels restent en vigueur, l’impact sur l’Ontario et le Québec, les deux provinces où l’industrie du voyage est la plus forte au Canada, serait bien pire que celui de la pandémie », a-t-elle expliqué.
En effet, le secteur du voyage est souvent le premier touché, et le dernier à se rétablir pleinement, lorsqu’une crise économique survient. Et en raison de l’intégration étroite entre les économies canadienne et américaine, une rupture de ces liens constituerait un événement économique extrêmement négatif.
« Pour que les gens voyagent, ils doivent avoir un emploi et un revenu disponible », a-t-elle poursuivi. « Nous serions touchés en raison des conséquences sur l’emploi et le revenu disponible. »
Pour les nouveaux venus dans le secteur au Canada, même en 2023, soit trois ans après la pandémie, l’ACTA a constaté que deux tiers des agences qui ont survécu n’étaient pas confiantes dans leur capacité à rembourser les prêts contractés pendant la pandémie, et que 36 % estimaient qu’il était probable ou assez probable qu’elles ferment leurs portes dans les trois années à venir.

L’incertitude reste grande quant à la durée de maintien des tarifs. Leur impact variera probablement selon les conseillers, en fonction des clientèles desservies, a souligné Paradis. Ceux qui travaillent avec les baby-boomers — le plus grand groupe de voyageurs au Canada, qui ont en grande partie remboursé leurs hypothèques et dont les enfants ont quitté le foyer — seront moins affectés. Ceux qui ciblent les générations plus jeunes seront davantage touchés.
Malgré tout, Paradis a assuré que l’ACTA continuerait de défendre ses membres face aux tarifs douaniers.
« Tandis que les conseillers et agences de voyages se concentrent sur ce que vous faites le mieux… à l’ACTA, nous œuvrons en coulisses pour vous soutenir et éliminer autant d’obstacles que possible », a-t-elle conclu.

